Fatoumata Ndiaye, de “Fouta Tampi” à “Fouta Weeli” (Par Amadou Ba)

Dans le pays des arbres à palabre, la parole perd sa valeur et ne vaut plus rien. Des discours sont devenus aussi volatils qu’un drapeau flottant aux gré des vents. En effet, depuis hier, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux et montrent un revirement de situation de “ l’ activiste” Fatimata Ndiaye du mouvement fouta tampi. Décidément l’actualité sénégalaise est polluée, asphyxiée et prise en otage par une ribambelle de scandales politiques qui s’expriment sous différentes formes.

Fouta tampi

Pour rappel fatimata ndiaye est une ex-future militante de l’APR sortie de nul part et qui s’est imposée dans le paysage des mouvements activistes sous le vocable de fouta tampi. Fouta tampi est un mouvement né dans un contexte de contestation populaire ambiante au Sénégal qui a atteint son paroxysme lors des événements de mars 2021. Elle s’était investie comme mission de porter les doléances des innocentes populations du Fouta victime de l’iniquité territoriale et sociales des politiques publiques du président Macky Sall qui, d’ailleurs, y a réalisé des résultats électoraux pharaoniques. Autrement dit, ces populations ont participé massivement à l’élection et réélection du président macky Sall à l’instar d’autres régions du Sénégal. Fouta tampi était alors un appel solennel à l’endroit de Macky Sall afin qu’il indemnise les peines de ces populations.

Il s’agit de désenclaver le dande mayo dont l’impraticabilité des routes empêche un déplacement régulier des populations, de finaliser les travaux routiers de la Rn2, de construire un hôpital régional digne de ce nom et de se prononcer sur la gestion équitable et transparente des phosphates de Matam. Ce message est porté également par les autres mouvements connexes au fouta comme Matam dit-non, Fouta insoumis, Dande Mayo émergent.

Ces mouvements rouges ont déferlé au Fouta durant la tournée économique de Macky Sall pour exprimer directement leurs colères. Certains activistes ont été écoutés et d’autres ont été menacés; massacrés et emprisonnés. A en croire Fatimata Ndiaye, elle avait été victime d’intimidation, de menace de mort de la part des responsables politique de l’Apr de Matam. Emouvant, ce discours de victimisation, au moyen des réseaux sociaux, a reçu un écho national et a ouvert la porte des médias et la presse. Le succès du concept fouta tampi est tel qu’il a été approprié par l’opposition politique pour l’élargir à Sénégal Tampi. Pendant un mois, Fatimata Ndiaye réalise une tournée médiatique et participe aux conférences de presse de Y’en a marre et aux manifestations de l’opposition du 23 juin 2021.

Fouta weli

Chemin faisant, Fatimata ndiaye trahit son discours, ses partenaires de combat et tout une population innoncente qui l’a regardée comme une femme engagée. Apparemment selon son frère de combat talibé baye invité de Seneweb, Fatimata ndiaye aurait reçu un don de mouton de la part du responsable politique et député de l’apr aliou dembourou sow et dispose actuellement deux voitures. Aussi, elle sollicitait des dons financiers des immigrés pour une fausse tournée au fouta. Pour couronner cet opprobre passible de déclassement sociale, elle a tenu des propos des sur le micro de rfm encourageant les actes de Macky Sall au fouta. Elle est passée en un laps de temps du fouta tampi( fatigué) à fouta weli( agreable) au mépris des populations. Des propos qui contrastent complètement avec la réalité des populations du Fouta qui continuent à vivre désespérément un calvaire quotidien. L’eau va à la source et Fatimata ndiaye réalise un retour triomphal au domicile de l’APR qu’elle n’a visiblement jamais quitté.
A sa décharge, ces revirements de situations sont réguliers dans l’espace politique mais son cas était moins prévisible en tout cas pour certains.

Il renseigne sur la crise de représentation et la sur la représentativité des activistes au Sénégal. Dans le bing-bang des mouvements de contestation et d’activisme au Sénégal, il est nécessaire de définir le profil et le rôle d’un activiste. Certains confondent éloquence et porter des combats. Porter un combat ou représenter un mouvement exige une disposition de certaines légitimités culturelles, sociales et de proximités. Il faut un parcours qui puisse valider la véracité du discours porté. Aux populations du Fouta de prendre du recul et d’étudier les profils d’activiste qui parlent à leurs noms.

Amadou Ba

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