Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr a reçu ce mercredi 3 novembre 2021 le prix Goncourt. Récompensé pour son quatrième roman, La plus secrète mémoire des hommes (éditions Philippe Rey, en co-édition avec la maison Jimsaan au Sénégal), il devient à 31 ans le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à être distingué par le plus prestigieux des prix littéraires français.

Mohamed Mbougar Sarr a été couronné pour son roman La plus secrète mémoire des hommes (éd. Philippe Rey). Après une édition 2020 par visioconférence, le Goncourt était remis, comme le veut la tradition, au restaurant Drouant, dans le quartier de l’Opéra à Paris.

L’écrivain sénégalais l’a emporté dès le premier tour, avec six voix sur les dix du jury. « Je ressens beaucoup de joie. Tout simplement », a-t-il déclaré, à son arrivée à Drouant. Je n’ai pas encore de mots pour en parler », a-t-il ajouté, se disant « très reconnaissant » et « heureux ».
« Avec ce jeune auteur, on est revenu aux fondamentaux du testament du Goncourt, a affirmé le secrétaire de l’Académie, Philippe Claudel. 31 ans, quelques livres devant lui. Espérons que le Goncourt ne lui coupera pas son désir de poursuivre. »
Multiprimé pour ses trois romans précédents, Mohamed Mbougar Sarr atteint avec La plus secrète des mémoires des hommes un sommet dans l’art d’écrire. Dans une fiction ample, ambitieuse où se relaient plusieurs genres littéraires, il pose la question majeure de l’écriture : pourquoi, comment et pour qui écrit-on ?

Du continent africain à l’Europe, en passant par l’Amérique du Sud, le romancier sénégalais réussit à embrasser tous les écrivains chers à son cœur, à commencer par Yambo Ouologuem, auteur malien. Un livre inventif, exigeant, provocant. Un livre magistral qui fera date.
Et c’est une fierté pour le Sénégal mais aussi pour toute l’Afrique selon Mamadou Camara, également membre de l’Association des écrivains. « J’ai lu quelques uns de ses précédents romans. C’est un style quand même assez osé et poétique aussi. C’est une bonne chose, surtout pour la jeune littérature sénégalaise », lance-t-il.
La littérature sénégalaise déjà récompensée tout récemment avec le prix américain Neustadt attribué à l’écrivain Boubacar Boris Diop. Le président Macky Sall lui s’est dit « fier de cette belle consécration », qui illustre « la tradition d’excellence des hommes et femmes de lettres sénégalais ».

Avec RFI